La notion de « Bientraitance » est une notion récente (le début des années 2000), devenue une préoccupation majeure des acteurs sociaux et médico-sociaux. S’il est facile d’opposer le concept de bientraitance à celui de maltraitance, la bientraitance n’est pas pour autant la « non-maltraitance ».
La bientraitance consiste, selon la recommandation de l’ANESM, en une démarche volontariste, « qui vise à promouvoir le bien-être de l’usager en gardant présent à l’esprit le risque de maltraitance ». Elle situe les intentions et les actes des professionnels dans un souci d’amélioration continue des pratiques tout en conservant l’idée de vigilance. La bientraitance est à la fois une démarche positive et une mémoire du risque
La bientraitance trouve ses fondements dans les notions
de respect de la personne accueillie en institution, de sa
dignité et de sa singularité. Cette culture est fondée sur le
principe de l’égale dignité de tous les êtres humains.
Elle repose également sur la conviction que toutes les
personnes accueillies sont des personnes dont la capacité
de développement et la dignité doivent recevoir les
moyens de s’épanouir pleinement.
Le positionnement professionnel de bientraitance est
une manière d’être, d’agir et de dire, soucieuse de l’autre,
réactive à ses besoins et à ses demandes, respectueuse de ses choix. C’est une démarche faite en réponse à des droits. Mais ce positionnement n’est pas fait que d’acceptation. Il comporte tout aussi bien le nécessaire souci de maintenir un cadre institutionnel stable, avec des règles claires et sécurisantes, ainsi qu’un refus sans concession de toute forme de violence et d’abus sur le plus faible.
La démarche de bientraitance exige à la fois une réflexion collective sur les pratiques professionnelles afin d’avoir une prise de recul nécessaire au bon positionnement et une mise en acte rigoureuse des mesures pour améliorer les pratiques. C’est une culture de questionnement permanent.
La recherche de bientraitance est une démarche dynamique et continue afin d’apporter la meilleure réponse possible à un besoin identifié, à un moment donné.
Afin que la culture de bientraitance soit mise en œuvre dans notre institution, il est nécessaire de mettre en place des actions permettant de concrétiser le fait que le résidant soit acteur de son parcours de vie en :
informant le résidant de ses droits et devoirs,
travaillant dans le respect des droits et des choix de la personne accueillie,
personnalisant l’accueil et en privilégiant l’intégration du résidant dans son lieu de vie,
étant à l’écoute de sa parole et en respectant sa légitimité,
développant les possibilités de relations entre résidents,
étant attentif au refus, à la non adhésion du résident pour faire évoluer la situation de manière adaptée,
évaluant le risque afin de promouvoir l’autonomie du résident tout en garantissant sa sécurité,
prenant en compte son rythme de vie et l’ensemble de ses besoins,
fixant des objectifs précis dans le cadre du projet personnalisé, des modalités de mise en place et de suivi réalistes, respectueuses des capacités et des rythmes du résident et en effectuant les ajustements nécessaires dans l’accompagnement,
créant un environnement institutionnel propice à l’épanouissement de chaque personne accueillie.